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mercredi 18 décembre 2019

CALENDRIER DE LA POSTE #TOUT UN RITE

Dans la vie y a des caps. Ces instants interlopes qu'une bonne partie de la planète expérimente. Ces rites de passage [en quelque sorte] qui font plus ou moins mal ou plus ou moins bien c'est selon, qui font se dépasser parfois, flipper souvent, grandir toujours: la 1ère dent, le 1er bouton d'acné, la 1ère cuite, la 1ère quittance de loyer, le 1er job et la 1ère fiche de paie [NDLR: les 2 ne vont pas forcément ensemble], le 1er amour et la 1ère séparation [NDLR: les 2 vont forcément généralement ensemble], le premier deuil, ET
LE 1er REFUS D'ACHAT DU CALENDRIER DE LA POSTE. 
Franchement, le dernier est loin d'être le moins hard. On n'en parle pas assez. Et franchement, je savais même pas que c'était un sujet genre "instant interlope initiatique".
Jusqu'à aujourd'hui sérieusement je savais pas.
Je me doutais bien que ça allait pas être easy easy cette affaire de pas prendre le joli calendrier tout choupinou avec tout plein de chatons sous ecztas qui broutent des marguerites zèbres sous un ciel d'émojis mdr en forme d'étoiles, je me doutais bien j'avoue que ce serait pas trop mdr cette affaire.
Je savais pas exactement la nature exacte de mon micro stress incohérent [et encore moins l'acte révolutionnaire qui se cachait derrière en fait], mais je savais que, manifestement, y avait un truc à savoir, vu que ça fait 25 ans que je prends ce putain de calendrier abomiffreux chaque année, que je le paie en billet en plus [parce qu'en métal j'ai trop honte en plus] chaque année, que rien que la couverture me donne envie de me pendre au point de réfléchir chaque année à l'endroit le plus sécur de l'appart où je vais JAMAIS tomber dessus les 364 prochains jours, et qu'il finit chaque année dans la poubelle le jour où son abomiffreux successeur débarque sur le palier [je parle du calendrier pas du facteur, quoique].


[Sérieusement
 Même lui il a envie de se pendre]

BREF
DONC
J'AI DIT [avec des mots  qui font du bruit et alignés dans l'ordre]
à MON facteur [qui a 2 yeux "trop happy" et 100 calendriers "trop cutes"]
Après les 5mn de détresse respiratoire qui ont précédé le glas de sa main sur ma sonnette:
"Merci beaucoup. Je ne vais pas le prendre. Ne prenez pas contre vous ce que je ne prends pas. Vraiment. En fait j'ai pris un engagement cette année, c'est pas forcément facile [comme cette conversation abomiffreuse présentement], celui d'agir à ma mesure sur la préservation de la planète et celle de mon foyer, ce qui revient à ne consommer que ce qui va dans ce sens, et donc à ne pas consommer ce qui n'y va pas [et ainsi de suite, on a l'idée je crois]. C'est pourquoi je ne prendrai plus de calendrier [à ce stade précis de la tirade j'ai failli crever, de flippe par l'écho de mes mots dans le hall et aussi de mort subite par l'impact de ses kalachnikovs oculaires]. Ne le prenez pas contre vous vraiment, je ne prendrai pas non plus celui des pompiers [sauf casting de ouf on sait jamais] ni aucun autre d'ailleurs [même gratuit même on me paye même je gagne mon poids en Mon Chéri c'est no way], je veux juste lutter contre le gaspillage du papier [et par la même occaz lutter contre le racket de mecs qui viennent sur mon paillasson pour me demander de la thune avec un calendrier sur la tempe en remerciement d'un taf qu'ils sont déjà - comme tout le monde - payés pour faire et en me refilant un truc qui me refile la gerbe et la colère]. C'est important pour moi Mr le Facteur et je me suis engagée à respecter mon engagement qui n'engage que moi [pendant qu'il me fait bien remarquer qu'en effet je suis la seule de la résidence à prononcer ces mots et que donc la planète elle changera pas contrairement à son attitude qui elle change radicalement, purée ça sent la représaille fourberesque radicale cette affaire]."
Oui j'ai fait ça, à 13h42, sous mon peignoir léopard [heureusement c'était pas un peignoir chaton], et sous les oreilles médusées de mon fils qui a failli s'étrangler avec son jambon-beurre [heureusement c'était pas un chaton-beurre].
Et le facteur, ben il est parti [avec calendriers et kalachnikovs] sonner chez la voisine d'en face, qui a surement écopé d'1 an de chatonnage ferme sans sursis.
Franchement, je pensais pas que ce serait aussi hard comme moment-écolo [avant de le vivre], je pensais pas que j'irais au bout de ce moment-braquage [pendant de le vivre], et je pensais pas que je me sentirais aussi fière et fébrile post-moment-victoire [après de le vivre].
Faut le vivre pour le savoir. Maintenant je sais. Et je vis encore [par la grâce de St Chaton].
Je sais pas si je vais recevoir tout mon courrier en 2020, mais je sais que plus jamais aucun chaton en 2D sous ecztas ne passera cette porte.


[Sauf si son maître se pointe avec]

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