dimanche 1 novembre 2020

#tabou du dimanche * TOUSSAINT[S] MORTS DANS L'OEUF

Bâtir de la vie et se la retirer
C'est pas JUSTE un choix
C'est pas JUSTE une décision dans l'agenda
C'est pas JUSTE un coup d'aspi dans le corps pour un clean de confort
C'est pas JUSTE une lubie de labo 
C'est pas JUSTE
En fait
C'est pas JUSTE
Tout court
D'avoir un second coeur qui bat à l'intérieur
Et de s'en séparer en se brisant le premier
C'est pas JUSTE

Quelles que soient les raisons
Elles sont toujours bonnes ET mauvaises
De toutes façons
Exactement comme celles de JUSTE ne pas s'en séparer finalement
Il est où ce guide des raisons valables de donner l'issue valable
Il est OÙ ? 
Il est pas
JUSTE PAS
Voilà
Voilà la raison valable de suivre le sien
De guide
Et d'avoir le bon instinct
Pour trier
En éclairée
Bonnes ET mauvaises possibilités
À chaque fois mêlées

Et clairement
À chaque fois
C'est un déchirement
Un bordel éternel
Pour soi déjà
Pour les autres aussi
Chacun a son avis
Sur cette question qu'il n'aura peut-être jamais à se poser
Et je le lui souhaite
De tout mon coeur
De n'avoir jamais à passer par cette torpeur
Consentante
De recouvrir de gel un ventre en fleurs

Même si ça fait pas [forcément] "mal"
Même si c'est [forcément] "mieux comme ça"
Même si la science et le progrès sont [forcément] du côté de la raison
La mort n'est [forcément] jamais de ce côté
Le reste non plus d'ailleurs
La mort se loge côté coeur

Et même si "on s'en remet" et qu'on peut repartir comme si "de rien" n'était
C'est ce Rien qui n'est plus
Justement
Et qui a suffisamment été
Pour devenir ce deuil d'éternité

Le corps lui a toujours raison
Le corps sait ce qu'il fait
Qu'on le juge mal maîtrisé, traître ou insensé
Ce corps qui prend la peine de fabriquer la vie
Au moment où c'est pas le moment
A ses raisons
Que ça plaise ou non
Et le minimum, c'est de l'écouter
Et l'écouter, c'est pas lui obéir
L'écouter c'est le comprendre, lui pardonner et le chérir
Malgré tout
Et surtout malgré rien
Avec tout ce mal qu'il s'est donné pour délivrer son message condamné à la chambre stérile
Faut pas nier que c'était utile

Perso je m'en suis remise [ou quasi]
2 fois
Et je suis repartie [pas comme si de rien n'était mais repartie quand même]
2 fois
Oui 2 fois j'ai posé en moi les fondations
De maisons sans plans
Puis j'ai abandonné les travaux
De ces chantiers trop lourds en terrains inondables
Les terrains changent avec les saisons
Et ça change tout dans une décision
De permis de construire
Une vie
Parce que c'est de ÇA qu'il s'agit
Et pas JUSTE de construire un animal de compagnie qui va s'acclimater au terrain glissant
Non
C'est des décennies d'amour de soins et d'espoir
Ce haricot de départ
Avec un maître d'oeuvre à l'oeuvre
Digne de cette oeuvre

Alors faut pas déconner
Et s'arranger
Juste avec le fait qu'il se soit planté

Ce haricot d'un soir
Avec ses raisons et ses hasards
Non
Faut pas déconner
Faut juste l'aimer très fort
Jusqu'à son départ
En cultivant l'amour et l'empreinte qui ne partiront jamais
Et que seules celles qui l'auront porté sauront mesurer

Oui c'est rude à admettre
De devoir s'en remettre
À un coup d'aspirette pour faire place nette
Et comme tous les trucs rudes à admettre
La meilleure option reste encore de l'admettre
Pour soi, la tête haute dans le coeur bas
Et pour les autres, le jugement bas dans l'opinion haute
Tous ces autres qui savent pas
Que la vie se plante en autonomie là où elle est prévue
Sans nécessairement être prévue pour être maintenue
Peut-être même que c'est dans cette circonstance
Plongeant dans la démence
Qu'elle donne un nouveau sens
Sans prénom
Et sans cordon

Perso j'ai donné 4 prénoms dont 2 sans cordons 
Et perso
J'ai porté 4 fois la vie de la même manière
Au taquet dévastée et entière
8 semaines ou 52, c'est des mathématiques
Seule compte l'empreinte pour la suite
Et perso
Les 4 ont fait de moi une mère complète
Et magnifique

C'est ça ma décision
Et c'est ça que je fête aujourd'hui
En cette Toussaint[s]
Tous ces êtres en vie dans plusieurs mondes
Aucun meilleur que l'autre
Qui ont changé le mien
C'est certain

Et perso
Dans ce silence de mort[s]
Tous mes Saints chantent encore
💔💀♥

2 commentaires:

  1. Il y a longtemps que je n'étais pas venu ici.C'est toujours aussi bien, voir même un peu mieux!! J' ai eu,comme à chaque fin de saison un petit coup de blues mais ayé tout va bien et j’apprécie beaucoup tout ce que je viens de lire. C'est la grande forme ma chère blogueuse préférée. Je t'embrasse et à te lire très vite.

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  2. Oh mon Gérard, fin de saison particulièrement corsée en plus cette année...🎉 Je te comprends...
    Merci de revenir ici, ta présence est toujours aussi précieuse pour moi 🙏
    Un ouragan de belles vibes vers toi, depuis ici, c'est à dire pas loin en fait, #confinement à Grasse 😎😘

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CHAGR[A]IN D'AMOUR 💝

Rien de plus vrai Rien de plus pur Rien de plus précieux Ne confirme la puissance d'un Amour Que le Chagrin d'Amour Qui lui succède....

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