dimanche 27 mars 2022

Tabou du dimanche #reprendre son env[i]ol

22900 viols
Enregistrés
En France
En 2019

22900 viols
Enregistrés
En France
En 2019

JUSTE EN RE GIS TRÉS
JUSTE EN FRANCE
JUSTE SUR 12 MOIS
T'imagines les autres ?
Pas enregistrés ?
Pas en France ?
Sur 7 000 000 d'années ? T'imagines ?

Moi j'imagine pas
Tous ces braquages à la seconde
Ceux qui peuvent pas s'avouer
À soi-même déjà
Alors aux autres
C'est mort

Moi j'imagine pas
Ces cimetières de chrysanthèmes
Qui poussent en silence dans les ventres
Effractionnés
Fracturés
Que le temps recolle pas
Clairement
Faut pas t'arranger avec ça
Avec le temps qui répare et au passage te rend amnésique
Au mieux le temps
Dans ces ventres
Il plantera une rose
Rouge
Dans le dark insondable
Du secret
Que t'as enterré au pilon
Toi qu'as pas demandé la permission
D'entrer dans nos maisons
Toi qu'as pas essuyé tes pieds cons comme ta bite sur le paillasson

Imagine
Si t'as un bout de cerveau dispo
Je passe devant ta baraque
Superbe et exposée
Provocante
Exhibitionniste avec sa façade vierge et ses vitres à poil
Et
Comme une envie de pisser
Je défonce ta porte en acajou
Je souille ton tapis immaculé
Je vide ton mini-bar
Je pénètre tes placards
Je déchire tes costards
Sous pulsion
Elle abuse quand même ta maison
Reconnais

Bein alors t'es contrarié ?
Fallait pas l'exposer ta maison
Petit con
Comment tu veux que je résiste
Comment tu veux qu'on résiste
Nous les 22900 écervelé.es
À pénétrer ce que t'as de plus précieux
Si tu l'affiches comme ça sur tes murs en testostérone
Fallait mettre une porte en contreplaqué
Et des barbelés
Contre les barbares en érection
Bein oui

Mais non
Tu vas juste porter plainte
Chouiner sur les mocassins à glands de ton assureur
Avec l'assurance d'une victime
Légitime
Jamais remise en question
Jamais
On viole pas les maisons
Non
Mais les corps oui
Jupe trop courte
Verre trop plein
Sourire carmin
C'est pas bien
L'acajou oui c'est bien
On touche pas
Le reste qui bouge c'est open bar
C'est ça que tu te racontes comme histoire
Connard

Dis-toi bien que le temps se chargera aussi de toi
Et va te fourrer tes dégâts
Quelque part
Un jour
Ou une nuit
Dans cette vie
Ou une autre tu peux me croire
Et tu sais ce que t'auras dans ta boîte à 15000 en acajou
Le jour où tu feras l'honneur au monde de crever
Comme tout le monde
Tu sais ce que t'auras dans ta tombe ?
22900 chrysanthèmes
Gorgées de ton sperme
Que tu pourras sucer
entre tes gencives édentées
Et connaître enfin le goût
De ta médiocrité
Pour l'éternité

Bonne route à toi
Connard
22900 fois
Je t'envoie
Mes plus sincères🖕🏻
Connard

Et je reprends mon envol
Avec mes ailes rafistolées
Je plane au dessus de ta terre souillée
Accompagnée
De toutes ces nuées de colombes blessées
Dans un chant blanc
Ininterrompu
Au son duquel tu ne dormiras plus
Endormi que tu étais
Vivant
Les yeux ouverts et sous morphine
Écoute maintenant notre chanson
Divine
Au dessus de tes ruines


🖤🕊🖤


dimanche 20 mars 2022

Tabou du dimanche #DE[S]PRESSION[S]

Depuis plusieurs semaines,
Plusieurs mois
Plusieurs milliers d'heures
De vies peut-être même
L'obscurité a subtilement gagné du terrain
Par moments

Dans toutes mes cellules
Mon âme
Mes sommeils et mes veilles
Il faisait nuit. 

Par moments. 
Comme surgissent les vents. 

Peu importe la raison
Y en a probablement plusieurs
Et j'ai probablement choisi l'une d'entre elles comme la plus évidente, la plus spectaculaire, la plus légitime
Pour faire bonne figure
Et pas [trop] me faire emmerder
Comme tout le monde

On s'en fout de la raison
Est-ce qu'elle existe même ? 
On sait pas

Non on sait pas
Comment le ciel peut basculer en 1 seconde
Et passer du bleu au noir
Comment savoir
La météo de soi-même
L'anticiper
Comment capter
Les larsens de ses sens
Les disséquer
Comment hein ? 
Dans quelle école on apprend ça putain ? 
Je parle mal et c'est pas bien 
Mais putain ce serait bien de se former un brin
Sur comment ça fonctionne un humain
Plutôt que de s'enfiler des polycopiés de confitures entamées
Ce serait juste bien. 

N'empêche
J'ai un problème
Cornélien
Ma dépression est amoureuse de ma pression
L'une sans l'autre vaut plus rien
Ça craint 
Du coup
Je leur ai construit un jardin
Où prendre des apéros 
À doses homéopathiques
Histoire de remettre le bordel à niveau
C'est ma tactique
Et puis c'est mathématique
Trop de pression + trop de pression = dépression des pressions
Au CP on pourrait l'intégrer
C'est pas compliqué d'en parler

Alors j'en parle
Et non, c'est pas compliqué
C'est juste comme pour les voitures
Faut bichonner et vidanger
C'est ce que j'ai fait
De mieux en mieux avec les années
Un Doctorat mécanique 
De ma carcasse

Je refuse de changer
De m'adapter
De mettre à l'aise 
Mes collègues ma famille mes amis mon palier
En piétinant ma vulnérabilité
Punaise
C'est ce que je voulais pourtant
La planter dans les pavés à coups de talons aiguisés
Et vendre au monde une femme puissante et équilibrée

É QUI LI BRÉE

Sérieusement
Cite-moi un élément du vivant
Autour de toi
Un chêne un tournesol un ruisseau un rocher
Qui t'a l'air É QUI LI BRÉ
Cherche et on en [re]parle

Rien n'est équilibre
Rien

Ni la météo ni la nature ni l'humeur
Tout funambule en permanence
En priant de pas [trop] se casser  la gueule
C'est ce que je fais
Et oui je me casse la gueule
Sur certaines pistes noires
Logique je sais pas skier
Mais les vertes me font chier
Pas ceux qui sont dessus non
Vraiment pas
Juste la piste

C'est ça que j'ai fait plusieurs fois
Des mauvaises descentes
Et c'est bien
Parce que les montées
Elles sont méchamment sacrées
Faut juste ajuster le degré
Interne
Et s'aimer quand-même
Dans les regards
Externes
Et dans le sien de regard
Surtout dans le sien

Mon regard a changé
Il s'élargit et se fond dans mon immensité
Binaire qu'il était
Et noyé
Dans les larmes du monde
À tâtons
Comme moi
Avec ses pressions
Comme moi
Et ses dépressions sapées en réveillon
Comme moi
Avec le carrosse qui se transforme en cocotte minute
Et qui éclate ou se désintègre
Ça dépend de la marque
Et du temps de cuisson

Je les aime mes dépressions
Elles ont toujours raison
De ma déraison
Comme tes meilleurs potes
Qui te recadrent quand tu chies dans la colle
Elles sont mes amies
Et si les amis de mes amis de tes amis aiment pas mes amies
Tant pis that's la vie

Mais avoir honte
De mes meilleures amies
Même sapées en citrouilles
Bein c'est la honte. 

Et moi j'aime pas la honte
Elle me fait honte 
Face à l'être que je suis
Fabriquée ainsi
En foudre et en cascades
J'ai pas une bonne raison d'avoir honte en fait
Pas UNE
En moi
Je vais quand même pas aller en choper dans le grand dehors
Je vais plutôt l'aimer bien fort le grand dehors
En m'offrant à lui en survêt
Comme en famille
Ou avec mon mec
À la cool 
Sinon c'est pas honnête
Je trouve
Tu trouves pas ? 

Tu trouves pas que c'est la moindre des choses
De dialoguer avec ses dépressions
Poliment
Avec attention
Pendant que la pression du monde s'accumule
Sous sa masse et sous nos chairs
Poreuses et multipolaires

Tu trouves pas? 

Que c'est la moindre des choses
De tenter des voyages avec tes valises sous les yeux
Des voyages où ta boussole disjoncte
Où tu portes de la tête aux pieds le deuil du globe civilisé
Où tu rampes dans tes catacombes
Essoufflé
Lacéré
Pour y trouver une Rafflesia
Cette Fleur-cadavre
La plus rare du monde

Tu trouves pas que ça vaut le coup ? 
Par moments
Hein
D'être vraiment un être
Humain
Comme savent si bien l'être
Les chiens? 


 🖤

vendredi 18 mars 2022

Finale azuréenne Ma thèse en 180 secondes - MT180#promo 2022

J'ai pas les mots, ou très peu, pour partager le plaisir, l'intensité, la fierté et l'émotion
Que j'ai à traverser cette aventure collective de pointe
Et d'assister, émerveillée, à l'éclosion de si beaux papillons

Face à tant d'enthousiasme, d'ardeur, de courage, d'humour, de persévérance, de talent et d'humilité
Je ne peux que m'incliner


Merci et Bravo et Merci et Bravo
Vous êtes grave beaux 💖

Un MERCI infini à la Compagnie B.A.L https://www.compagniebal.com/
De m'avoir confié, les yeux fermés et le coeur ouvert, le pilotage de cette édition aux côtés de la formidable Isabelle Klaric, et de toute l'équipe de l'Université Côte d'Azur
Un pur cadeau 🙏

Rdv le 8 avril pour la demi-finale nationale à Paris avec nos 2 fatales et fraîches lauréates #LyneDAUMASetDimaELZEIN🤘


Ça va claquer 🔥


La preuve en images 👉 https://youtu.be/SAbOLV3GOzM

mercredi 16 mars 2022

JE TE SAIS SI CLAIRE

Ma Claire

T’es trop forte. Pour tout un tas de raisons.

La première, le choix de ta journée de départ, le 8 mars, jour des droits de la femme, où tu l’as pris ce droit, de femme au repos, après avoir bien fait tous tes devoirs, de femme à l’ouvrage.

Tu as toujours été pour moi un exemple de femme, solide et vulnérable, fidèle et imprévisible, fiable et juvénile, une guerrière au corps et au cœur d’enfant. Une source de force, pour moi et indéniablement pour les personnes qui ont eu la chance de te pratiquer.

T’es une sacrée bonne femme. Tu as rendu honneur à tout ce qu’une femme peut accomplir et tenir à bout de bras sans jamais te plaindre, sans jamais lâcher l’affaire. Une femme dans toute sa splendeur, toi qui te pensais inachevée.

Je peux te dire que tu es complète, toutes les traces que tu laisses le confirment. Et tout ce qu’on nous impose de prouver pour incarner cette femme respectable et modélisée, tu l’as transformé à ta manière, bien au-delà des codes et des injonctions. T’es une amazone, on se l’est toujours dit, qui sait trouver l’essence de chaque petite chose, à ta mesure, à t’émerveiller pour une plante qui renait, à t’extasier sur un T-shirt Ninja pour le dressing débordant de poésie de Baptiste, à profiter de ton café face au lever du soleil alors même que le tien est en train de s’éteindre.

C’est là où tu es infiniment forte, à mes yeux. C’est tellement précieux et rare, dans ce monde insensé, où seules les grandes choses méritent les grands honneurs.

Tu as su honorer chacune sans mesurer les centimètres, et jouir pleinement du cadeau d’être en vie ; et j’ai aucun doute que tu continues à jouir de ta mort, dans ce nouveau monde obscur où beaucoup auront besoin de ta lumière.

Notre première rencontre remonte à 24 ans, au décès de ton père, là pas loin, qui veille et nous entend. J’ai dévalisé les pharmacies pour soigner ton chagrin avec tout un tas de trucs inutiles pendant que tu souffrais en silence, dignement, comme tu sais le faire. J’ai su à ce moment-là qu’on était unies pour la vie. Et au-delà.

Je peux même pas énumérer tout ce qu’on a traversé, partagé ensemble, des moments les plus futiles aux plus intenses : les rituels, les fêtes de famille, les vacances, les soirées pyjama devant Miss France, les jours de l’an à la raclette, les naissances, les deuils, nos peines les plus intimes, et toutes ces heures de conversations sms/Messenger/WhatsApp/Insta/téléphone.

On n’a jamais rien détérioré de ce lien, même ces 3 dernières années, surtout ces 3 dernières années, où chaque occasion était bonne pour se retrouver n’importe où, quel que soit notre état mutuel : à parcourir des kilomètres en Uber à 100€ pour manger des gougères, toi dans le canapé et nous en train de danser devant la Wii avec des lunettes clignotantes affreuses, à élaborer des pique-niques de luxe au Parc d’à côté au moindre rayon de soleil, à enchainer des bus blindés pour ambiancer le 9ème étage de l’hôpital à coup de guirlandes cœurs et de ballons bouches, à faire des kilomètres avec Porto Vecchio dans les enceintes comme des midinettes, à prendre des trains avec à peine la force de déplacer les valises pour faire des barbecues en bord de mer ou des Noëls au coin du feu, jusqu’au dernier. À nous emballer avec tes délires gastronomiques que tu pouvais à peine goûter tout en te réjouissant de les préparer.

Tu t’es réjouie jusqu’au bout, tu as toujours eu ce don de la réjouissance, avec ton rire éclatant et tes expressions improbables et tordantes.

Et j’ai toujours été fascinée par cette candeur, cet enthousiasme, à toute épreuve, intactes en toi quelles que soient les circonstances, vraiment fascinée. Et admirative. 

Ton corps a arrêté de grandir à un moment, il avait ses raisons, mais ton cœur et ton âme jamais. Quel bonheur d’être à ton contact et de faire partie de ta vie, pour moi, pour nos enfants, sans aucun doute pour nous tous ici, et sans aucun doute pour tous ceux que tu vas retrouver maintenant, ailleurs.

Ton timing insupportable, ton appart médaille d’or de bordel, tes silences insondables, tes choix incompréhensibles, tes hésitations « tu sais tu sais pas tu viens tu viens pas tu te lèves tu te lèves pas », j’ai appris à aimer tout ça, à t’apprivoiser, à évoluer sur ma manière d’aimer vraiment quelqu’un en renonçant totalement à changer un millimètre de son être. Et à comprendre rapidement que, dans ton cœur, tout était si pur, si bien rangé, si clair.

J’ai appris à aimer tes enfants chaque jour d’avantage, que je connais par cœur au contact des miens, et sur lesquels je te jure de continuer à veiller.

Tu n’as jamais été ma belle-sœur tu le sais, tu as été ma sœur, ma confidente, mon amie, j’aurais fait n’importe quoi pour toi Claire, d’ailleurs j’ai fait n’importe quoi, comme je sais si bien le faire parfois, et réciproquement. On s’est tout dit, tout, sans tabou ni pincettes, on a déterré nos secrets les plus enfouis, les plus arides, les plus inavouables. Sans aucun jugement, jamais. Tu as toujours su accueillir l’autre, même dans ses silences et ses voltefaces, même quand tes besoins n’étaient pas satisfaits, même quand tu te sentais incomprise et jugée, tu savais rester digne, avec ce recul des grandes dames.

Cette liberté de parole et cette confiance inconditionnelles restent gravées, et je continue à marcher dans leur empreinte.

Bien-sûr tu me manques déjà, affreusement, parce que ma culture en gastronomie va décliner, parce que mettre le feu à Beaujon avec les internes sur Julien doré et dévaster le Lao du 13ème sera beaucoup moins fun sans toi. Mais tu sais qu’on va continuer à cultiver cette joie de pleine jouissance de la vie, et que tu seras invitée à chaque fois. Tu seras là, à notre table, avec Bobi, avec Nelly, avec toute cette lignée de femmes magnifiques qui ne supportent visiblement pas la séparation.

Et on continuera à contaminer la planète avec cette générosité, cette bonté d’âme, ce goût de respirer que vous nous avez transmis.

On est là, la team reste dans la place : ta sublime descendance, ta Sani qui est en train de devenir une femme forte et autonome, ton Baptisto doux et perché dans sa galaxie pleine de musique et de personnages animés, ma Mara la femme de ma vie, mon Orso l’homme de ma vie, et tous les autres, on va continuer le boulot que tu as largement commencé, compte sur nous.

Je te laisse Claire, notre conversation reste de toute façon ininterrompue, pour l’éternité, toi-même tu sais. Et stp, regarde-toi dans un miroir là où tu es, au pire dans une étoile, regarde-toi droit dans les yeux et fais-moi plaisir, dis-toi BRAVO.

Parce qu’ici, on est nombreux à te le dire.

Merci. Je t’aime.

Un dernier un truc : entraine-toi pour les gougères, les tiennes sont vraiment trop plates, c’est sacré les gougères dans la famille, et on aura méga faim quand on se retrouvera.


💞 👭 💞

CHAGR[A]IN D'AMOUR 💝

Rien de plus vrai Rien de plus pur Rien de plus précieux Ne confirme la puissance d'un Amour Que le Chagrin d'Amour Qui lui succède....

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