mercredi 29 juin 2022

ÉTATS-[DÉS]UNIS # C'EST QUE LE DÉBUT

Est-ce que ma colère est passée ? 
Évidemment NON
Est-ce que je m'habitue à l'idée ? 
Évidemment NON NON
Est-ce que j'ai comme une envie de tout cramer ? 
Évidemment OUI OUI OUI
Est-ce que ce monde me/nous tue ? 
Évidemment NON ET OUI
Alors je continue

# c'est que le début
# ÉTATS-[DÉS]UNIS

🔥💣🪦❤‍🔥

Bâtir de la vie et se la retirer
C'est pas JUSTE un choix
C'est pas JUSTE une décision dans l'agenda
C'est pas JUSTE un coup d'aspi dans le corps pour un clean de confort
C'est pas JUSTE une lubie de labo 
C'est pas JUSTE
En fait
C'est pas JUSTE
Tout court
D'avoir un second coeur qui bat à l'intérieur
Et de s'en séparer en se brisant le premier
C'est pas JUSTE

Quelles que soient les raisons
Elles sont toujours bonnes ET mauvaises
De toutes façons
Exactement comme celles de JUSTE ne pas s'en séparer finalement
Il est où ce guide des raisons valables de donner l'issue valable
Il est OÙ ? 
Il est pas
JUSTE PAS
Voilà
Voilà la raison valable de suivre le sien
De guide
Et d'avoir le bon instinct
Pour trier
En éclairée
Bonnes ET mauvaises possibilités
À chaque fois mêlées

Et clairement
À chaque fois
C'est un déchirement
Un bordel éternel
Pour soi déjà
Pour les autres aussi
Chacun a son avis
Sur cette question qu'il n'aura peut-être jamais à se poser
Et je le lui souhaite
De tout mon coeur
De n'avoir jamais à passer par cette torpeur
Consentante
De recouvrir de gel un ventre en fleurs

Même si ça fait pas [forcément] "mal"
Même si c'est [forcément] "mieux comme ça"
Même si la science et le progrès sont [forcément] du côté de la raison
La mort n'est [forcément] jamais de ce côté
Le reste non plus d'ailleurs
La mort se loge côté coeur

Et même si "on s'en remet" et qu'on peut repartir comme si "de rien" n'était
C'est ce Rien qui n'est plus
Justement
Et qui a suffisamment été
Pour devenir ce deuil d'éternité

Le corps lui a toujours raison
Le corps sait ce qu'il fait
Qu'on le juge mal maîtrisé, traître ou insensé
Ce corps qui prend la peine de fabriquer la vie
Au moment où c'est pas le moment
A ses raisons
Que ça plaise ou non
Et le minimum, c'est de l'écouter
Et l'écouter, c'est pas lui obéir
L'écouter c'est le comprendre, lui pardonner et le chérir
Malgré tout
Et surtout malgré rien
Avec tout ce mal qu'il s'est donné pour délivrer son message condamné à la chambre stérile
Faut pas nier que c'était utile

Perso je m'en suis remise [ou quasi]
2 fois
Et je suis repartie [pas comme si de rien n'était mais repartie quand même]
2 fois
Oui 2 fois j'ai posé en moi les fondations
De maisons sans plans
Puis j'ai abandonné les travaux
De ces chantiers trop lourds en terrains inondables
Les terrains changent avec les saisons
Et ça change tout dans une décision
De permis de construire
Une vie
Parce que c'est de ÇA qu'il s'agit
Et pas JUSTE de construire un animal de compagnie qui va s'acclimater au terrain glissant
Non
C'est des décennies d'amour de soins et d'espoir
Ce haricot de départ
Avec un maître d'oeuvre à l'oeuvre
Digne de cette oeuvre

Alors faut pas déconner
Et s'arranger
Juste avec le fait qu'il se soit planté

Ce haricot d'un soir
Avec ses raisons et ses hasards
Non
Faut pas déconner
Faut juste l'aimer très fort
Jusqu'à son départ
En cultivant l'amour et l'empreinte qui ne partiront jamais
Et que seules celles qui l'auront porté sauront mesurer

Oui c'est rude à admettre
De devoir s'en remettre
À un coup d'aspirette pour faire place nette
Et comme tous les trucs rudes à admettre
La meilleure option reste encore de l'admettre
Pour soi, la tête haute dans le coeur bas
Et pour les autres, le jugement bas dans l'opinion haute
Tous ces autres qui savent pas
Que la vie se plante en autonomie là où elle est prévue
Sans nécessairement être prévue pour être maintenue
Peut-être même que c'est dans cette circonstance
Plongeant dans la démence
Qu'elle donne un nouveau sens
Sans prénom
Et sans cordon

Perso j'ai donné 4 prénoms dont 2 sans cordons 
Et perso
J'ai porté 4 fois la vie de la même manière
Au taquet dévastée et entière
8 semaines ou 52, c'est des mathématiques
Seule compte l'empreinte pour la suite
Et perso
Les 4 ont fait de moi une mère complète
Et magnifique

C'est ça ma décision
Et c'est ça que je fête aujourd'hui
En ce jour de folie
Aux États-[dés]Unis
Tous ces êtres en vie dans plusieurs mondes
Aucun meilleur que l'autre
Qui ont changé le mien
C'est certain

Et perso
Dans ce silence de mort[s]
Tous mes Saints chantent encore



🖤💀🖤

mardi 28 juin 2022

ÉTATS-[DÉS]UNIS # 21ÈME SIÈCLE DE LA PRÉHISTOIRE

ÉVIDEMMENT QUE JE VAIS POSTER
TOUS LES JOURS SUR LE SUJET
JUSQU'À CE QUE MA COLÈRE PASSE
ET CLAIREMENT
C'EST PAS GAGNÉ


# ÉTATS-[DÉS]UNIS
# 21ÈME SIÈCLE DE LA PRÉHISTOIRE

🔙💀🔪

Bâtir de la vie et se la retirer
C'est pas JUSTE un choix
C'est pas JUSTE une décision dans l'agenda
C'est pas JUSTE un coup d'aspi dans le corps pour un clean de confort
C'est pas JUSTE une lubie de labo 
C'est pas JUSTE
En fait
C'est pas JUSTE
Tout court
D'avoir un second coeur qui bat à l'intérieur
Et de s'en séparer en se brisant le premier
C'est pas JUSTE

Quelles que soient les raisons
Elles sont toujours bonnes ET mauvaises
De toutes façons
Exactement comme celles de JUSTE ne pas s'en séparer finalement
Il est où ce guide des raisons valables de donner l'issue valable
Il est OÙ ? 
Il est pas
JUSTE PAS
Voilà
Voilà la raison valable de suivre le sien
De guide
Et d'avoir le bon instinct
Pour trier
En éclairée
Bonnes ET mauvaises possibilités
À chaque fois mêlées

Et clairement
À chaque fois
C'est un déchirement
Un bordel éternel
Pour soi déjà
Pour les autres aussi
Chacun a son avis
Sur cette question qu'il n'aura peut-être jamais à se poser
Et je le lui souhaite
De tout mon coeur
De n'avoir jamais à passer par cette torpeur
Consentante
De recouvrir de gel un ventre en fleurs

Même si ça fait pas [forcément] "mal"
Même si c'est [forcément] "mieux comme ça"
Même si la science et le progrès sont [forcément] du côté de la raison
La mort n'est [forcément] jamais de ce côté
Le reste non plus d'ailleurs
La mort se loge côté coeur

Et même si "on s'en remet" et qu'on peut repartir comme si "de rien" n'était
C'est ce Rien qui n'est plus
Justement
Et qui a suffisamment été
Pour devenir ce deuil d'éternité

Le corps lui a toujours raison
Le corps sait ce qu'il fait
Qu'on le juge mal maîtrisé, traître ou insensé
Ce corps qui prend la peine de fabriquer la vie
Au moment où c'est pas le moment
A ses raisons
Que ça plaise ou non
Et le minimum, c'est de l'écouter
Et l'écouter, c'est pas lui obéir
L'écouter c'est le comprendre, lui pardonner et le chérir
Malgré tout
Et surtout malgré rien
Avec tout ce mal qu'il s'est donné pour délivrer son message condamné à la chambre stérile
Faut pas nier que c'était utile

Perso je m'en suis remise [ou quasi]
2 fois
Et je suis repartie [pas comme si de rien n'était mais repartie quand même]
2 fois
Oui 2 fois j'ai posé en moi les fondations
De maisons sans plans
Puis j'ai abandonné les travaux
De ces chantiers trop lourds en terrains inondables
Les terrains changent avec les saisons
Et ça change tout dans une décision
De permis de construire
Une vie
Parce que c'est de ÇA qu'il s'agit
Et pas JUSTE de construire un animal de compagnie qui va s'acclimater au terrain glissant
Non
C'est des décennies d'amour de soins et d'espoir
Ce haricot de départ
Avec un maître d'oeuvre à l'oeuvre
Digne de cette oeuvre

Alors faut pas déconner
Et s'arranger
Juste avec le fait qu'il se soit planté

Ce haricot d'un soir
Avec ses raisons et ses hasards
Non
Faut pas déconner
Faut juste l'aimer très fort
Jusqu'à son départ
En cultivant l'amour et l'empreinte qui ne partiront jamais
Et que seules celles qui l'auront porté sauront mesurer

Oui c'est rude à admettre
De devoir s'en remettre
À un coup d'aspirette pour faire place nette
Et comme tous les trucs rudes à admettre
La meilleure option reste encore de l'admettre
Pour soi, la tête haute dans le coeur bas
Et pour les autres, le jugement bas dans l'opinion haute
Tous ces autres qui savent pas
Que la vie se plante en autonomie là où elle est prévue
Sans nécessairement être prévue pour être maintenue
Peut-être même que c'est dans cette circonstance
Plongeant dans la démence
Qu'elle donne un nouveau sens
Sans prénom
Et sans cordon

Perso j'ai donné 4 prénoms dont 2 sans cordons 
Et perso
J'ai porté 4 fois la vie de la même manière
Au taquet dévastée et entière
8 semaines ou 52, c'est des mathématiques
Seule compte l'empreinte pour la suite
Et perso
Les 4 ont fait de moi une mère complète
Et magnifique

C'est ça ma décision
Et c'est ça que je fête aujourd'hui
En ce jour de folie
Aux États-[dés]Unis
Tous ces êtres en vie dans plusieurs mondes
Aucun meilleur que l'autre
Qui ont changé le mien
C'est certain

Et perso
Dans ce silence de mort[s]
Tous mes Saints chantent encore



🖤💀🖤

lundi 27 juin 2022

MORTS DANS L'OEUF # ÉTATS-[DÉS]UNIS

SOMBRE JOUR POUR LES DROITS DE LA FEMME
BIEN SOMBRE

💔🤰🏻🖤🤦🏻‍♀️


MORTS DANS L'OEUF
# ÉTATS-[DÉS]UNIS

Bâtir de la vie et se la retirer
C'est pas JUSTE un choix
C'est pas JUSTE une décision dans l'agenda
C'est pas JUSTE un coup d'aspi dans le corps pour un clean de confort
C'est pas JUSTE une lubie de labo 
C'est pas JUSTE
En fait
C'est pas JUSTE
Tout court
D'avoir un second coeur qui bat à l'intérieur
Et de s'en séparer en se brisant le premier
C'est pas JUSTE

Quelles que soient les raisons
Elles sont toujours bonnes ET mauvaises
De toutes façons
Exactement comme celles de JUSTE ne pas s'en séparer finalement
Il est où ce guide des raisons valables de donner l'issue valable
Il est OÙ ? 
Il est pas
JUSTE PAS
Voilà
Voilà la raison valable de suivre le sien
De guide
Et d'avoir le bon instinct
Pour trier
En éclairée
Bonnes ET mauvaises possibilités
À chaque fois mêlées

Et clairement
À chaque fois
C'est un déchirement
Un bordel éternel
Pour soi déjà
Pour les autres aussi
Chacun a son avis
Sur cette question qu'il n'aura peut-être jamais à se poser
Et je le lui souhaite
De tout mon coeur
De n'avoir jamais à passer par cette torpeur
Consentante
De recouvrir de gel un ventre en fleurs

Même si ça fait pas [forcément] "mal"
Même si c'est [forcément] "mieux comme ça"
Même si la science et le progrès sont [forcément] du côté de la raison
La mort n'est [forcément] jamais de ce côté
Le reste non plus d'ailleurs
La mort se loge côté coeur

Et même si "on s'en remet" et qu'on peut repartir comme si "de rien" n'était
C'est ce Rien qui n'est plus
Justement
Et qui a suffisamment été
Pour devenir ce deuil d'éternité

Le corps lui a toujours raison
Le corps sait ce qu'il fait
Qu'on le juge mal maîtrisé, traître ou insensé
Ce corps qui prend la peine de fabriquer la vie
Au moment où c'est pas le moment
A ses raisons
Que ça plaise ou non
Et le minimum, c'est de l'écouter
Et l'écouter, c'est pas lui obéir
L'écouter c'est le comprendre, lui pardonner et le chérir
Malgré tout
Et surtout malgré rien
Avec tout ce mal qu'il s'est donné pour délivrer son message condamné à la chambre stérile
Faut pas nier que c'était utile

Perso je m'en suis remise [ou quasi]
2 fois
Et je suis repartie [pas comme si de rien n'était mais repartie quand même]
2 fois
Oui 2 fois j'ai posé en moi les fondations
De maisons sans plans
Puis j'ai abandonné les travaux
De ces chantiers trop lourds en terrains inondables
Les terrains changent avec les saisons
Et ça change tout dans une décision
De permis de construire
Une vie
Parce que c'est de ÇA qu'il s'agit
Et pas JUSTE de construire un animal de compagnie qui va s'acclimater au terrain glissant
Non
C'est des décennies d'amour de soins et d'espoir
Ce haricot de départ
Avec un maître d'oeuvre à l'oeuvre
Digne de cette oeuvre

Alors faut pas déconner
Et s'arranger
Juste avec le fait qu'il se soit planté

Ce haricot d'un soir
Avec ses raisons et ses hasards
Non
Faut pas déconner
Faut juste l'aimer très fort
Jusqu'à son départ
En cultivant l'amour et l'empreinte qui ne partiront jamais
Et que seules celles qui l'auront porté sauront mesurer

Oui c'est rude à admettre
De devoir s'en remettre
À un coup d'aspirette pour faire place nette
Et comme tous les trucs rudes à admettre
La meilleure option reste encore de l'admettre
Pour soi, la tête haute dans le coeur bas
Et pour les autres, le jugement bas dans l'opinion haute
Tous ces autres qui savent pas
Que la vie se plante en autonomie là où elle est prévue
Sans nécessairement être prévue pour être maintenue
Peut-être même que c'est dans cette circonstance
Plongeant dans la démence
Qu'elle donne un nouveau sens
Sans prénom
Et sans cordon

Perso j'ai donné 4 prénoms dont 2 sans cordons 
Et perso
J'ai porté 4 fois la vie de la même manière
Au taquet dévastée et entière
8 semaines ou 52, c'est des mathématiques
Seule compte l'empreinte pour la suite
Et perso
Les 4 ont fait de moi une mère complète
Et magnifique

C'est ça ma décision
Et c'est ça que je fête aujourd'hui
En ce jour de folie
Aux États-[dés]Unis
Tous ces êtres en vie dans plusieurs mondes
Aucun meilleur que l'autre
Qui ont changé le mien
C'est certain

Et perso
Dans ce silence de mort[s]
Tous mes Saints chantent encore



🖤💀🖤

jeudi 23 juin 2022

LE TABOU CHEZ LES TOUS PETITS

La semaine dernière
J'ai vécu une expérience artistique et humaine sans précédent
En totale immersion dans une crèche 
Dans le quotidien de petits êtres en devenir
Et des merveilleuses fées qui veillent sur eux et leur développement 10h par jour

J'avais carte blanche sur le sujet que je souhaitais explorer
Et qui s'est [im]posé en moi dès le hall d'entrée :
L'AVORTEMENT. 

La carte blanche s'est d'abord transformée en carte noire
Choc des équipes [direction, psy, etc.] # quelle idée de parler d'avortement dans une crèche # tsunami
Ma résidence a été refusée à 10 jours de son démarrage
Pas pour le sujet au fond, mais pour l'impact et l'impossibilité émotionnelle de le porter par les équipes
Malgré mes notes d'intention de pointe
Avec des intentions donc
Celles de mettre de la lumière et de l'amour sur la vie ici ET la vie ailleurs
Sans distinction de valeur
Ni jugement ni même avis sur la question
Comment en avoir
Juste avec ce désir profond
De profiter du cadeau qu'on me fait de briser le silence d'un tabou ancestral 
Juste ça

Bien-sûr pas DANS la crèche où il est question de vies maintenues et éclatantes
Mais en souterrain puis publiquement samedi 18 juin
Dans le partage de cette expérience ultime
Où honorer toutes les vies qui poussent quelque part
Est une évidence, un devoir
Quelles que soient leurs destinées
Et qui, quoi qu'on fasse pour oublier les invisibles
Cohabitent éternellement et bouleversent "l'ordre" des choses
Souvent pour le bien
Toujours à mon sens
Avec le message qu'elles sont venues délivrer
À un moment
Opportun ou non peu importe. 

Donc deuil de résidence
Puis résurrection 3 jours plus tard
Grâce à Caroline Duval et à la crèche des Boutons d'or
Qui ont su me faire confiance et m'accompagner sur ce fil tendu
Comme une artiste consciente et bienveillante [et volontairement désordonnée]

Et finalement
Pendant 7 jours
Dans cette salle d'éveil des sens où j'ai passé des heures de partage d'expériences avec ces époustouflantes amazones
Il a été question de TOUT
Y compris de tabous enterrés et muselés
SAUF
De mon sujet. 

L'avortement est devenu accouchement
La vie a repris le dessus
Et moi j'ai repris mon désordre intérieur à bras et coeur ouverts. 

Mettre des mots sur ce qui s'est passé entre nous
Entre l'équipe pédagogique et moi
Entre les petits êtres à couches et moi
Entre moi et moi
N'est quasi pas possible. 

Ce qui est possible
C'est de dire ce qui ne se dit pas
Et d'ôter
Ensemble
Les rochers de nos poumons
Pour respirer plus large
Et plus profond. 

Merci est trop petit
Face à l'immensité de nos nouveaux horizons
Et de la joie profonde qui coule dans mes veines
Merci quand même




🤍🤍🤍

DEPUIS QU'ON S'EST RENCONTRÉS

Depuis qu’on s’est rencontrés, c’est plus pareil. 

Plus du tout même.

Avant, c’est pas que j’étais seule, mais incomplète disons. 

J’avais une famille, des amis, des amours, des collègues, un entourage, tout. 

Tout ce qu’il faut pour aller au ciné, manger une bûche à Noël, réussir ou foirer des projets, me disputer, me réconcilier, me sentir insérée. C’est ça, insérée. 

Et c’était déjà pas mal. Je peux même dire que c’était beaucoup, presque suffisant.

Presque.

Puis on s’est rencontrés. 

C’était bizarre. Soudain. Et très progressif.  

A peine on s’est vus qu’on s’est reconnus. Pourtant, on a mis du temps. 

A se découvrir, à se comprendre, à s’accepter en l’état, c’était pas gagné. 

C’est jamais gagné quand on aime, même si l’amour gagne toujours. 

Faut rester vigilant et inventif. Alors on a inventé. On a tout inventé. Ensemble.

Nos mots, nos câlins, nos rituels, nos silences, nos souvenirs, nos regards qui mangent, notre manière de s’apprendre. Et aussi notre manière de se rendre mutuellement indispensables. C’est indispensable. C’est la loi de la nature on y peut rien. 

J’ai bien tenté de laisser la liberté trouver sa place. D’ailleurs j’ai réussi par moments, je la vois régulièrement s’enfiler une bière sur le canapé, cool mais attentive, des fois qu’on lui piquerait sa place justement. Ou que le lien soit plus fort qu’elle. 

Parce qu’il est puissant le lien. Serré. Bien noué aux extrémités. Dès le premier jour il a été visible. En soi c’est pas un problème, c’est juste une réalité, faut faire avec.

Et trouver le moyen de dilater les boucles. Patiemment. Avec le temps. 

Ça non plus c’est pas gagné, en amour les boucles adorent se crisper. 

Des heures, des nuits, des saisons, des années, on s’est reniflés, dans les moindres replis. 

Comme des animaux, des animaux avec des chambres et des fourchettes. 

On s’est testés aussi, dans les moindres limites. 

Le nombre de fois où j’ai dit « Attention, si tu continues ça va mal finir » et ça s’est toujours bien fini, parfois même en continuant.

Le nombre de fois où on s’est manqués entre la SDB et la cuisine, manqués comme si un bras manquait, amputés. 

Le nombre de fois où on a sombré dans les mêmes draps au milieu d’une phrase, et repris la conversation à 7h du mat' là où l’on l’avait lâchée. Épuisés. Heureux.

Le nombre de fois où on s’est dit « A ce soir, fais attention, appelle-moi quand t’es arrivé, et quand tu repars, et quand ça va pas, et quand rien, appelle-moi ». 

Le nombre de fois où j’ai eu peur que l’avion se crashe avant d’avoir dit Je t’aime une vingt mille et unième fois. 

Le nombre de fois où on a voulu se coller une baffe de rage et où on s’est collé une limite à la place. Puis collés tout court pour conclure.

Le nombre de fois où j’ai fait la gueule devant les coquillettes froides parce que le bus était en retard et que la batterie était déchargée et qu’en plus j’avais pas faim, moi. J’avais peur.

Le nombre de fois où on s’est trouvés beaux en pyjamas, pas lavés depuis 24h, 48h, 72h. Nous seuls, nous seuls, nous seuls pouvons savoir cette beauté-là.

Le nombre de fois aussi où j’ai visualisé la séparation…la mise en scène, les dialogues, la nécessité, ma déchirure, nos larmes mélangées sur le seuil, de notre cabane, notre château, notre palais, notre empire, notre monde…unique et divisé à nouveau, comme au commencement.

Le nombre de fois. 

Je compte même pas.

Comment compter ? On compte pas quand on aime. 

Enfin si, on compte l’un pour l’autre. 

Là, je compte faire de mon mieux. 

Pour que notre amour continue à sortir des lapins de son chapeau. Éternellement. 

On est si réussis sur nos photos ratées. Si parfaits. Si seulement…le temps…la distance…la vie.


Depuis qu’on s’est rencontrés, c’est plus pareil.

Tout a changé.

Tout change encore. 

Selon le temps, les marées, les boucles qui lâchent, les caprices du courant.

Et tout changera jusqu’à la fin, probablement.

Sauf une chose : 

au large de nos océans

quel que soit le sens du vent

je les entendrai toujours m’appeler Maman.



❤👫💝

mercredi 15 juin 2022

LUNATIQUE FOREVER 🖤

Qu'on me dise encore

Et encore

Et toujours

Que je suis lunatique

En la voyant

Je le suis


Définitivement


vendredi 10 juin 2022

SENSIBILIS # Edition juin 2022

C'est ça
Que je vais faire la semaine prochaine
C'est aussi évident que fou
J'ai peur
De fou
Évidemment
J'en reviens pas
De ce qu'on me laisse la chance d'explorer 
CE qu'on me laisse la chance d'explorer, je répète
CE est énorme
CE est inédit
CE n'arrive pas à [co]exister sur ce globe
Et y existe pourtant depuis toujours
Et pour toujours

Et c'est là
Dans ce contexte
Que CE va exister
J'ai ultra peur
C'est ultra bon signe
Alors j'y ultra vais

Venez aussi si vous voulez
Voir et entendre CE
Qui m'habite en CE moment
Et le reste qui habite d'autres
En ce moment
💫🔥🪐💥💫

# CE s'agitera dans sa bulle à 10h et à 15h

Crédit photo : ©️Anna Bechtel


*** Bulle Bechtel ***

"Sandra Bechtel, artiste protéiforme qui se consacre aujourd’hui à l’écriture.

Après les planches de la scène, son travail se concentre sur l’écriture (auteure, dialoguiste). Elle publie régulièrement et s’expose librement et quotidiennement sur son blog. Engagée pour le droit des auteurs et la formation professionnelle, elle a à cœur la transmission à des publics très variés.

Pour Sensibilis, elle passera une semaine en résidence dans une structure de la petite enfance et vous invitera à découvrir la Bulle Bechtel le samedi 18 juin."

mercredi 8 juin 2022

TABOU DU JOUR / DE LA SEMAINE / DU MOIS /DE L'ANNÉE / DU SIÈCLE / DE LA CONDITION HUMAINE # LE TABOU

Aujourd'hui on est mercredi. 
Je me suis engagée à poster un tabou par dimanche
Jusqu'à la fin de ma vie. 

Ma solution pour en déminer le plus possible
Pour moi déjà
Pour les quelques personnes qui y auront accès ensuite
Pour mes proches et notre qualité relationnelle surtout
Et pour le monde que j'ai envie de traverser 
Dans la liberté et la vérité
Juste les miennes
Nécessaires
Celles qui brisent le silence dont se nourrit le tabou
Par définition. 

D'après mes calculs
Aussi instinctifs que mathématiques
J'irai dans le prochain monde avec 3900 tabous en moins
Dans ma valise
C'est pas rien
Ça laisse beaucoup de place pour autre chose
Genre les albums photos
Ou du déo bio
On sait pas trop ce qu'il faut mettre dans sa valise pour l'autre monde
En tout cas
Pas les tabous
Ça je sais. 

Et je sais aussi que chaque dimanche est un bon choix
Comme laver à fond les sols ou la voiture ou le corps
Histoire de repartir plus propre dans le calendrier
Plus vierge
Vidangé.

Et clairement c'est pas facile
Parce que
Déjà
Le dimanche s'impose comme un jour de relâche
De repos
De légèreté
Encore le calendrier
Alors que lundis mardis mercredis jeudis vendredis et samedis
Offrent chacun au moins un tabou
Aussi
Quelle que soit sa place sur l'échelle de l'inconfort et de l'impact

Il me faut donc sélectionner
Lequel a le plus de sens à être déminé
Chaque dimanche qui passe et pas un autre

Là encore
Choix aussi instinctif que conscient
Je partage celui qui m'habite
Directement ou indirectement
Et je l'éternalise dans sa dissolution publique

Ça peut paraître basique
Rigide
Inapproprié
Comme engagement
Peu importe
C'est le mien et j'y tiens
Point. 

La complication actuelle
C'est de respecter ce timing
Que ne respecte pas le tabou 
Qui est partout
Semaines et we
En abondance
Comme une violente rivière souterraine
Violente parce que souterraine
Précisément. 

Du coup ce mercredi se transforme en dimanche
D'évidence
Et met à l'honneur le plus puissant des tabous :
LE TABOU. 

Rien que le mot pose problème
Dans le crâne et le corps
On n'a pas envie
Mais alors pas du tout
D'en entendre parler
ON, c'est nous hein
Normal
Ça fait mal
Et avoir mal indiciblement pendant une vie
Est mieux supportable pour notre condition [presque gérable sous déni]
Que se prendre une vague de 25m qu'on a pas voulu voir venir [pas gérable même sous déni]
Les yeux toujours dans ceux de la rive
Pour tenir
Debout
Malgré tout. 

En tant qu'être vivante et pensante
Je vis et pense mes propres tabous
Et tant que femme résistante et aimante
Je résiste et aime à travers mes propres tabous
En tant qu'artiste vibrante et intransigeante
Je vibre et respecte mon art main dans la main avec mes propres tabous
Et ceux du monde que j'explore
Qui me reviennent chaque jour en Boomerang
Sans qu'il me soit possible
De les ignorer
Tant ils sont forts
Retors
Dans la durée. 

Leur tourner le dos
En agraffant mes pupilles à la rive
Me tue à chaque remous
Et je veux vivre
En regardant l'horizon dégagé
Des tabous planqués
Dans les vagues terrifiantes
Et je veux nager sans bouée
Derrière la mer déchaînée
En paix. 

Et c'est la merde. 
À chaque fois. 

Derrière chaque vague traversée
Que je passe en apnée
Se forme un désert bleu nuit
Où je brasse-coulée quasi seule
À demi survivante
Vers cette ligne qui s'éloigne
Inexorablement
Fondue dans l'azur de ces camaïeux
Et que pourtant
Je ne lâche pas des yeux. 

Jamais. 
À aucun prix. 
Si ce n'est celui
De ma vie. 

Je suis toujours vivante
La preuve
Et toujours consciente
La preuve
Surfant sur les tabous infinis
Comme l'est l'horizon

Alors tant pis
Et tant mieux
Je continue à nettoyer mon océan sacré
Même un jour comme aujourd'hui
Qui s'appelle mercredi. 

La semaine dernière
L'artiste que je suis
A proposé d'aborder un tabou
Dans un cadre balisé de résidence
Où je suis invitée
Et dans un lieu ultime et approprié
Indiscutablement
Pour le tabou en question. 

Sans même avoir commencé le travail
Consciencieux et éclairé que je propose
Et dans la subtilité et l'amour du partage collectif qui s'imposent
Le projet est mort dans l'oeuf. 
Crac. 
Dans ce lieu de croissance d'êtres en devenir
À qui ça n'aurait posé aucun problème
Aucun
Puisqu'en demande et en besoin d'amour et de lumière
Afin de ne pas devenir
Ces êtres adultes et abîmés
Qui sombrent d'avance rien qu'à l'idée 
D'en parler
Avec pourtant la liberté de ne pas en parler
Que j'ai proposée
À laquelle je tiens
Autant que je tiens à ma liberté et ma nécessité [une fois encore confirmées]
D'en parler. 

Le tabou a faim
De ce silence 
Au point
D'anéantir les consciences
En perfusion continue

Et je souffre
De ce monde anesthésié par le mal
Qu'une seule parole peut réveiller
Et réconcilier
Je souffre 2 fois
Du tabou lui-même
Dictateur
Et de son maintien sur ce fatal trône 
D'honneur. 

Alors
Pour souffrir moins
Je souffre mieux
Je vais plus loin
Je plonge où ça craint
Parce que tout me raconte
Que son règne nous éteint
À petit feu
Comme des grenouilles
Dans l'eau de la casserole qui gagne en température 
L'air de rien
À laquelle on s'habitue
L'air de rien
Jusqu'à mourir
L'air de rien
Dans l'épuisement de l'ébouillantement
Progressif
Et définitif. 

Je saute
Dès l'apparition de la casserole
Sur le plan de travail
Et renonce à ce bain de confort
Qui mène à la mort

Le tabou est tabou
Et j'irai
Comme lui
Jusqu'au bout
Lui dans le silence
Moi dans le bruit
C'est ce qui nous sépare
C'est ce qui NOUS sépare

Parce que mon sac est déjà bien trop lourd
Et j'ai besoin de place
Pour y caler de l'Amour
En masse

Ça passe ou ça casse. 

Je mesure bien
Le chemin que j'emprunte
Malgré moi et l'hostilité de nos peurs
Je mesure bien
Que je mets mes pieds nus dans les plats
Pas plats
Et ébréchés
Je mesure bien
Que je vais me blesser
Sans pouvoir me résigner
À rester patauger
Ébouillantée
Dans une casserole de supermarché

Je mesure vraiment bien. 

Et je vais continuer
Et je vais continuer
Et je vais continuer
Seule 
Ou accompagnée
À faire parler
Ces sujets muets
Qui me rendent tarée
Dans un monde d'isolés

Oui je vais continuer
Pour l'éternité

Ce sera toujours ça de fait
Ce sera toujours ça de fait
Ce sera toujours ça de fait

🖤🤍💣🤍🖤



Crédit photo ©️ Mélina Cointe

CHAGR[A]IN D'AMOUR 💝

Rien de plus vrai Rien de plus pur Rien de plus précieux Ne confirme la puissance d'un Amour Que le Chagrin d'Amour Qui lui succède....

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