27-01 : "bonjour
seriez vous libre le 16 février au soir ? si oui j’ai pensé à quelque chose" FF.
Première occaz de dire NON [qui ici saisie, annulait tout ce qui va suivre].
Rien qu'à la formulation ["quelque chose" est rarement bon signe] on a une première info de plan craignos et approximatif, non?
28-01: "une lecture possible (du cafard) pour vous mais courte (10 mn) vous me dites ?" FF.
2ème occaz de dire NON.
Rien qu'à la proposition ["possible" + "mais courte" = merdique] on a une seconde info de plan galère et expéditif, non?
11-02: "bonjour, vous pourrez lire davantage, j’ai choisi la fin de soirée sinon ça vous
bâillonnait..je vous ai envoyé l’invitation, amicalement, à samedi" FF.
3ème occaz de dire [finalement] NON.
Rien qu'à l'énonciation [on est sur du "fin " + du "bâillonnait" qd même] on a une troisième info de conditions poisseuses voire fatales, non?
16-02/Jour J: "t'es sûre que tu vas désertifier notre happy hour trop cool au soleil pour te prisonnièrifier dans 5m² à écouter des poèmes [chiants] suivis de tes [un]success stories [déprimantes] ?!?!" A.N.
4ème occasion de dire NON.
Rien qu'à l'énoncé du match [happy hour VS prison] on a une quatrième info de mauvais choix qui pue, non?
Evidemment, j'ai dit OUI à chaque étape de cette aventure descente en enfer [sinon on serait pas en train de la lire].
[Et évidemment, j'ai dit OUI à chaque étape en ressentant ce fucking NON plein de culpabilité rapport à "faut prendre ce que la vie t'offre, faut sortir de ta zone de confort, faut pas rater une occaz [même moisie d'avance] de partager ton travail, faut tenir tes engagements, faut tirer une leçon de chaque leçon, faut pas préférer les Mojitos en terrasse aux vieux intellos en librairie, faut y aller maintenant petite flippeuse, faut faut faut..."]
Puis tout est allé très vite.
A peine arrivée je me sens clairement transparente, personne me calcule notamment FF qui m'a invitée et qui est à l'entrée et qui fait des révérences à tous ceux qui portent un sonotone. Pas à moi donc.
A peine assise je me sens clairement de trop, personne m'annonce notamment FF qui organise la soirée et qui m'a collée sur le programme web [pour attirer du people sans sonotone j'en déduis] et qui cause de tout sauf de la seconde partie de soirée. Pas de moi donc.
A peine les poèmes [chiants on confirme] bouclés je me sens clairement en otage, personne n'a l'intention de rester après le Banga-dédicaces [pas même l'auteur-vedette-chiant qui se casse derechef] ni ne fait allusion à une after potentielle, notamment FF qui se pavane autour de son auteur-vedette-chiant-et-grossier-en-plus et qui dit "au revoir merci d'être venu hahaha" à tous ceux qui ont l'instinct de survie de se casser. Toujours pas moi donc.
A peine le temps de me dire [enfin] que puisque tout le monde s'en bat les steaks de la suite bein autant partir [presque dignement vu qu'on m'a toujours pas calculée à ce stade], que FF me calcule soudain "vous êtes Sandra? On va bientôt commencer, on est en petit comité hahaha" [trop de Banga probablement] et qu'en plus elle croit sérieusement que je vais divertir [telle un lancé de naine] les 4 rescapés sourds qu'ont pas de vie au point d'être encore là. Comme moi donc pour le coup.
A peine le temps de marmonner tout ça diplomatiquement [limite] en m'excusant de pas trop sentir une lecture dans ces conditions [de merde mais évidemment je le dis avec les yeux pas la bouche] et en me dirigeant péniblement vers la sortie [tant envisagée], qu'une autre nana [annoncée sur l'after web elle aussi] débarque in extremis en mode strass [ mais visiblement pas en mode stress], se mouche, se plante au centre avec un bouquin de philo [pas d'elle], se remouche [ainsi que moult fois par la suite], lit un peu des passages à l'arrache et les commente beaucoup en s'agitant art-contemporainement [comme l'art du même nom, des gestes fascinants qu'on comprend pas donc] devant le club des anciens combattants intellos hypnotisés. Limite moi aussi j'avoue.
[Et évidemment, je suis restée dans ce guet-apens à chaque étape sus-citée en ressentant ce fucking "tire-toi" plein de culpabilité rapport à "on se tire pas comme ça, on juge pas les poèmes des autres que soi, on va au bout une fois qu'on est là, on est pas ingrat envers les rares gentils humains qui restent même s'ils sont 3, on s'embrouille pas dans une soirée littéraire où on boit du Banga, à quelque chose malheur est bon voilà voilà"]
Et là, tout va de plus en plus vite en moi.
Il est 22h15, je suis arrivée à 20h, j'ai fait 1h30 de route [et le retour en bonus], j'ai pas mangé, j'ai pas d'amis, j'ai pas eu les couilles de me casser, j'ai même pas eu les couilles de réagir [un minimum] quand la strass-philosophe a balancé fièrement qu'elle venait d'INVENTER la "poésie qui pulse" [la "pulse poésie" existant au moins depuis 2000 via mon ancien groupe Uppercut, historique web international à l'appui], et surtout j'aime pas le Banga putain. Et accessoirement: J'AI PAS LU. Bien que je fusse clairement dans le thèmus avec ce programmus prémonitoirus: "Sandra Bechtel, l'auteure de my [un]success story".
En fait je me dis que j'avais même pas besoin de la lire ce soir ma story de merde, j'avais juste à la vivre.
Et hop, un nouveau concept littéraire vient de naître 🙌
En conclusion: sur 3 auteurs-lecteurs annoncés, 2 ont lu [sans se faire chier à assister à la lecture de l'autre] et 1 n'a pas lu [en se faisant chier à assister à la lecture des 2 autres].
[Et évidemment, à ce stade on sait qui est qui]
#specialededicaceatoutescesoccazdedirenon
[PS: dire qu'il suffisait juste d'un tout petit NON tout en haut de ce post pour éviter de tomber si bas]