Tabou du dimanche # UN MÂL[E] POUR UN BIEN

MERCI
D'être entré dans ma vie [comme] par effraction 
Pour accepter aujourd'hui que je t'avais donné la clé

MERCI
De m'avoir inondée de tout ce dont je rêvais 
Et de m'avoir dépouillée
En simultané
Jusqu'à mon "bien le plus précieux"
L'illusion

MERCI
De m'avoir fait vivre ce rêve fou
L'espace de quelques mois
Ce rêve d'exclusivité et d'éternité
Cadenassant fermement ce cauchemar salutaire
Incompatible
Avec la réalité de liberté à laquelle je prétends
Laborieusement

MERCI
De la performance et de la sincérité de ta démence
Qui a définitivement réduit en cendres le feu dévorant de ma propre démence

MERCI
De nous avoir forcés à plonger au plus profond de cette sale blessure abandonnée
Pour me forcer à suturer avec conscience et amour ma propre négligence

MERCI
De ne m'avoir rien épargné de ta folie stratégique
Et de m'enseigner ainsi l'Art de rester debout
Jusqu'au bout
Sur ce plateau d'Échecs

MERCI
D'avoir incarné cet ultime délire de prince charmant
Et ainsi métamorphosé la princesse conditionnée
En Reine inconditionnelle

MERCI
D'avoir définitivement rasé ce château de cartes aussi fébrile que résistant
Et de laisser le trou béant de cette terre vierge et ravagée
Pour les premières pierres de mon véritable Palais

MERCI
Pour ce deuil latent et insoutenable
De moi-même
Cette ancienne moi-même qui peinait à être pleinement elle-même

C'est elle que je pleure
C'est elle que j'enterre 
C'est elle que je couvre de fleurs et de poèmes
C'est elle que je lâche
Sous ces injections de courage
Stagnant
Dans tes seringues

MERCI
De tout ce mal
Pour tout ce bien

Tu as mis fin au délire du Conte de fées
Dans ta flamme de dragon sous acide
Sapé en chevalier 

Il m'en n'aura fallu du temps
Il m'en aura fallu du temps
Il m'en aura fallu du temps
Pour avoir la chance de te rencontrer
Et m'offrir enfin celle
De me rencontrer moi-même
Nue et bleutée comme une nouvelle-née
Qui a autant besoin d'amour que le monde a besoin du sien
Finalement
Finalement

MERCI
De confirmer définitivement ça
Que je n'ai pas besoin de toi
Ni des milliards de clones de toi
Pour Être Faire Donner et Recevoir
Sur cette terre
Ce que le ciel attend de moi

MERCI
Tu n'imagines pas à quel point
Non tu n'imagines pas
Combien la folie de ton monde révèle la cohérence du mien
Combien la violence de ton mode opératoire révèle la puissance de ma cicatrisation
Combien la perversité de tes expirations révèle la pureté de mes aspirations
Combien je te suis vraiment
Profondément
Sincèrement
Définitivement
Reco-nnaissante

Et MERCI
D'avoir emporté avec toi
Au large de ta noirceur insondable
La dernière lanterne en Crépon
De mon carnaval insensé

Puisse-t'elle éclairer d'autres princesses
Dans tes catacombes de strass
Encore
Et encore
Et encore
Et encore
Et encore

Pantin au coeur mort

🏮🤡💔