dimanche 27 septembre 2020

#[double]tabou du dimanche * DE LA C[L]ASSE DANS L'ÈRE

Tout est organisé
Pour aller bien
Tout est balisé
Pour afficher la meilleure version
De soi
Comme si l'autre
Souillerait l'entourage
Avec l'ombre de sa médiocrité

Tout est lutte et peine cachées
Toujours
Partout 
Tout le temps
Ça flingue
Ce revolver de la réussite sur la tempe
Ça flingue
Ce Cutter du bien-être sous la gorge
Ça flingue
Ce fouet de l'acharnement dans la chair
Ça flingue
Ça flingue
Ça flingue
Des générations entières
Lèvres et coeurs cousus de silence

Et moi
Aujourd'hui
Ma dignité s'indigne
De ce silence forcé
Ma dignité crie
Ma dignité rage
Ma dignité défonce la cage
Dorée
Avec ses ailes de lionne
Affamée de vérité

Si ce qui ne tue pas rend plus fort
Alors
Ce qui maintient en vie rend plus vrai

Et moi
Dans mes ailes déchirées
Et imbibées de gratitude
Envers la Vie et ses délires diaphanes 
Je plane
Plus réelle et légère que jamais
Portée par les vents favorablement contraires
Ceux du monde
De MON monde
Qui me veut du Bien
Manifestement
Ce Bien qu'il est si coupable de s'offrir
À soi-même d'abord
Parce que souvent
D'abord l'Autre. 

Et d'abord l'Autre
Aujourd'hui
Manifestement
C'est Moi

Et c'est à cette version-là
De cette Double-Moi
Que je rends hommage
Du haut de mes nuages.

☯☯☯
MERCI
💖

dimanche 20 septembre 2020

#tabou du dimanche * CHAMBRE À PART

VIVRE en couple
C'est pratique. 

Pour plein de trucs 
Plein plein plein de chez PLEIN
Répartition des corvées
Répartition des responsabilités
Répartition des impôts
Répartition du spleen
Répartition de l'espace [pour les flippés du vide]
Répartition du lit [pour les flippés de la night]
Répartition du dialogue [sinon bein monologue # flemme]
Répartition des projets [sinon bein monoteam # flemme bis]
Bref, RÉPARTITION. 

ÊTRE en couple
C'est un autre délire. 

Déjà parce qu'il est possible d'être en couple
SANS répartir au même endroit [# garde alternée du couple]
SANS répartir équitablement [# logique innée des territoires]
Et même SANS RIEN répartir du tout [# chacun répartit chez soi sans faire chier].

CRÉER un couple
C'est encore un autre level de délire. 

C'est donner naissance à un nouveau territoire
Inexploré
Hors de soi Hors de l'autre et Hors du monde connu
Un espace qu'on aurait jamais pu enfanter avec un autre humain
C'est le nourrir
Comme on nourrit un être vivant
C'est en prendre soin
Comme on soigne son jardin
C'est toucher avec délicatesse
Comme on taille un rosier
C'est jouir avec gratitude
Comme la bouche croque à même la branche
C'est veiller et veiller et veiller et veiller
Jours et nuits et jours et nuits
Dans l'oubli de sa propre limite
Comme une hyène dans la jungle

C'est ça FORMER un couple.
C'est pas dormir dans le même lit
C'EST DORMIR DANS LE MÊME RÊVE. 

COMBIEN de couples dorment dans le même rêve ? 
COMBIEN de couples s'emmêlent la langue tapissée de framboises? 
COMBIEN de couples vérifient chaque matin qu'au jardin tout pousse bien? Que c'est pas la sécheresse ? Qu'y a pas des parasites sur les tomates ou un rongeur qui squatte ? 
COMBIEN ? 
C'est une vraie question. 
Et même si j'aurai jamais une vraie réponse
Je [me] la pose. 
Parce que moi la répartition je connais
Moi les projets de bungalows 46 et de bûches du 25 je connais
Moi le lit conjugal je connais. 

MAIS LE RÊVE CONJUGAL
Celui dans lequel tu prends la décision
TOUS LES SOIRS
De t'abandonner à l'autre
CE RÊVE CONJUGAL
Duquel péniblement tu t'arraches
TOUS LES MATINS
Comme si tu t'arrachais un membre
Parce que le rêve il est trop bien
Parce que le rêve il est trop king size
Parce que le rêve il est trop fou
Parce que le rêve il est trop doux
Et dedans à 2 c'est comme dans la soie
C'est wouah
Oui, c'est ça. 

Et ça
Je sais pas si je connais... 
En vrai
Non je sais pas... 

Je sais que j'ai toujours misé [par réflexe] sur le conforme, l'évidence, le pratique
L'économie en fait
Financière, conflictuelle, énergétique
L'économie quoi
Pour envisager LE couple
En tant couple calibré je veux dire
Parce que c'est ça non être en couple ? 
S'entendre bien, avoir des points communs, construire, projeter, s'accoupler, s'afficher
Et tenir jusqu'à la ligne d'arrivée
À peu près intact voire même à peu près tout court pourvu que ça tienne
Et surtout
SURTOUT
DORMIR DANS LE LIT CONJUGAL. 
Sinon c'est louche
Sinon ça se complique
Ça oblige à se positionner
Déjà dans l'intimité chaque soir genre "chez toi ou chez moi au bout du couloir?" # réflexion # perdition # révolution
Et ensuite dans la société chaque jour genre "non on traverse pas un désert sexuel et non je suis pas frigide" # décision # fuck moutons # révolution
Ça se complique sévère
Et le couple aime pas le compliqué
Ou alors vite fait au dîner
Dans la perspective d'une trêve en missionnaire sur [le conjugal] oreiller
Pas le choix de toute façon y en a qu'un
Sinon c'est canap'
Et canap' c'est embrouille lumbago et compagnie
C'est pas sexy

ALORS QUE CHAMBRE À PART
C'est tellement
Renversant... 
De mystère
D'incertitude
De désir
De liberté
Renversant... 
Ouais c'est TROP renversant en fait
Du coup ça renverse
Comme le potage
Ça fait tâche
Sur la table en teck
Ça fait chier en fait
Sauf que c'est moi qui faut pas faire chier
En fait
Et c'est moi qui veux dormir dans un rêve conjugal
En fait
Depuis toujours c'est ça que je veux pour mon couple
Et pour toujours c'est ça que je veux pour MON couple
Le prochain qui me demande 
Pourquoi je veux faire chambre à part
Je l'envoie direct faire rêve à part.
🖤🤍

dimanche 13 septembre 2020

#tabou du dimanche * PROCHAIN PREMIER SMS

Ce matin j'ai voulu faire un test  sur mon téléphone, [au cas où j'en aurais besoin bientôt on sait pas].

J'ai voulu rédiger un sms de couple du genre "j'arrive" ou "vivement 18h tu me manques" ou "t'as pris du pain ?".
Vaut mieux être prête on sait jamais.
Et j'ai pas réussi.
Pas du tout réussi à me rappeler comment je les fais normalement ces sms,
enfin comment je les faisais avant,
quand j'avais un couple et qu'on mangeait du pain ensemble.

J'ai totalement oublié mon style et mon rythme de sms,
si je mettais des majuscules ou pas,
si je signais "je t'aime" à chaque fois ou pas, 
si j'en envoyais plus de 10 par jour ou moins,
si je mettais des smileys ridicules ou appropriés, 
si j'étais relou, drôle, intrusive, tendre, mielleuse ou ambiguë, 
j'ai carrément tout oublié.

Dans un sens ça me brise le cœur... ça veut dire que c'est si loin ?
Dans un autre sens ça me le recolle un peu... ça veut dire que je devrai tout reprendre à zéro.
C'est pas plus mal.

Je me demande bien ce que j'écrirai dans le prochain premier... 
Si ça se trouve il est déjà écrit quelque part dans un fil de conversation
et je sais même pas que c'était le premier ! 

Non je sais c'est des conneries de me dire ça
Il est nulle part. 

Et je ferai attention quand j'aurai à le rédiger,
très attention,
comme un premier baiser,
faut pas se foirer.

[Franchement il est canon mon prototype]

💋💋💋

dimanche 6 septembre 2020

#tabou du dimanche * JE N'AIME PAS MA MÈRE

Rien que le titre est déjà tabou
Genre "inadmissible"
Parlons même pas du concept
Genre "welcome provoc et immaturité" 
Encore moins que ça puisse sortir d'une être humaine "normale"
Genre bienveillante et mentalement stable
Genre moi
Et encore moins moins moins que le chemin qui conduit ici soit pavé de conscience et d'humilité
Genre "c'est ainsi, n'en faisons pas un mélo"
Non, n'en parlons pas.

Du coup c'est ce qu'on fait toujours: on en parle pas.
Pourquoi?
On sait pas vraiment en fait
Mais on en parle pas.
C'est "mieux"
Genre "mieux pour tout le monde, mieux comme ça".
Moi je m'en parlais même pas à moi-même c'est pour dire
Même en rêve cauchemar quand l'idée me venait de m'en parler
Dès le réveil je faisais comme si je m'étais rien dit 
Genre "tu déconnes ça se dit pas, ça se pense pas même en rêve cauchemar, oublie, c'est mieux".

Pourtant aujourd'hui là maintenant je trouve ça hyper mieux d'en parler
Hyper mieux pour moi [peut-être]
Mais hyper mieux tout court [en vrai] 
Déjà parce que je décide que je peux parler de TOUT
C'est MON parlage après tout
Et aussi parce que je décide que "je n'aime pas ma mère" c'est du même ordre que "je n'aime pas mon boss"
Ni plus ni moins
Absolument
C'est MON amour après tout
Je le connais hyper mieux que tous ceux qui prétendent décider pour les 7 milliards d'amours autres que les leurs

Je n'aime pas ma mère.
Evidemment ça génère pas les mêmes émotions
Ni la même vulnérabilité
Ni les mêmes répercussions dedans et autour
Que "je n'aime pas mon boss"
Ça c'est clair
Je suis pas complètement conne
Ni conne tout court
Mais bon j'ai pas de boss donc j'en parle pas
Et puis intérieurement c'est le même processus:
l'amour ne se commande pas, et surtout l'amour ne se doit pas.
Génétique ou pas génétique, on peut pas lutter.
Sinon
Si on décide que c'est possible de se forcer à aimer à tout prix
Genre "amour inconditionnel de la loi de la biologie"
Bein la notion d'Amour est bidon
Clairement
Puisque dans la notion d'Amour il y a celle de la liberté
Et de la vérité
Et de la valeur qu'on lui accorde.

L'amour s'inspire, se cultive, se nourrit, s'offre
Et si l'amour est pas là, bein il est pas là.
Point.

J'ai toujours pensé qu'aimer ses parents était un devoir
Un phénomène biologiquement organisé et fatal 
Genre "gène de l'amour parental"
J'ai donc toujours cru que, juste l'idée de pas aimer un parent
Ou même seulement de l'aimer "moins" ou "pas trop"
Était grave
Hyper grave
Vraiment grave
Genre "fille chromosomiquement défaillante"
J'ai vraiment toujours cru ça
Toujours.

Déjà parce que jamais personne m'a dit [ni même évoqué] le contraire
Ensuite parce tout le monde m'a [en fait] toujours vendu que:
l'amour parental était et devait être inconditionnel.
Genre "t'as qu'une mère, elle t'a donné la vie, profite, un jour elle sera plus là"
Bref tout ce bordel lexical
Qui m'a toujours semblé aussi infondé qu'incontrecarable
Et m'a toujours schizophrènée secrètement
Bref tout ce bordel dictatorial de la généalogie.

Comme si n'avoir qu'une mère imposait de l'aimer
Sinon => destination enfer des filles ingrates 👐
Sérieusement
Soyons sérieux
Quantité et qualité en amour n'ont aucun rapport
AUCUN
J'ai 2 sœurs et je les raffole autant [pas genre 50/50 chacune démerdez-vous]
J'ai 2 enfants et la dose d'amour se multiplie [pas genre moit-moit une semaine sur 2]

Si j'aime, j'aime.

Et si j'ai + de gens aimables dans mon périmètre
Bein je fabrique + d'amour dans mon cœur
Comme pour les fruits ou les chansons ou les peignoirs
Un amour intense, pur, unique, exponentiel et exclusif.
La réciproque est donc valable: j'ai qu'une seule mère, et si elle ne m'inspire pas d'amour j'y peux rien.
Point.
Ok c'est la mienne, et ok que ce soit ok.
Peut-être que si j'en avais 2 ce serait pareil
C'est donc pas une question de quantité
Ni de capital-amour dédié d'office, à répartir équitablement.

Evidemment j'ai pas choisi mon entourage familial
Mais Dieu.e merci je choisis l'amour que je porte à QUI j'ai envie
Et franchement j'ai pas l'intention de laisser à QUIconque
Le choix de décider QUI j'ai le droit de PAS aimer
Je trouve être la mieux placée pour le savoir
Et pour l'assumer
Et donc pour en parler. 
Et
Je n'aime pas ma mère.
[j'ai toujours pas de boss donc on en parle toujours pas]

J'ai vraiment bien fait le tour de la question
Un grand tour
Genre 40 ans de GRAND tour de LA question.
Pas la question: "Pourquoi je n'aime pas ma mère?"
Mais l'autre : "Pourquoi je l'aimerais?"
Et, en 40 ans, j'ai rien trouvé.
Rien.
Ni en tant que mère [de moi et d'autres], ni en tant que femme
Rien. #nothing
Les femmes que j'aime, admire, respecte [y compris celle que je m'efforce d'être] n'ont rien en commun avec celle-là.
Les mères que j'aime, admire, respecte [y compris celle que je m'applique à être] n'ont rien en commun avec celle-là.
RIEN. #nothing
La réponse est donc simple: je n'aime pas ma mère.
Et c'est pas que je la déteste, la méprise ou la condamne
Soyons clairs
Ça c'était avant, dans le GRAND tour de LA question.
Maintenant c'est simple:
je me rends juste à l'évidence qu'aucun amour en moi ne lui est destiné.

Et ça, c'est prendre ma responsabilité
D'adulte
Pas de petite fille en manque ou en colère ou en souffrance
Non
Ma responsabilité d'adulte qui sait intimement
Ce qu'elle doit à cette mère: la Vie
Et ce qu'elle ne lui doit pas: l'Amour.

Le mien d'Amour
Celui que j'offre sans compter et sans résister et sans forcer
Ne se doit pas.
Il EST. Point.
Et quand il n'est pas, il N'EST PAS. Point.

Tout en moi est ok avec ce constat.

Ça ne l'a pas toujours été
Dans ce tunnel sans fin où l'humain a le devoir d'aimer sa mère
Et c'était MON devoir de vérifier, admettre, assumer, creuser, enterrer.
Maintenant que j'ai accompli ce devoir, MON devoir, envers moi-même
Je peux lui laisser le sien, sans exigence et sans attente.

Je n'aime pas ma mère
Et ma mère non plus n'a pas le devoir de m'aimer.
Et c'est ok.
Genre OK.

mardi 1 septembre 2020

De[ux]bout

Debout
Comme une jambe ou un poumon
Chacun
Ils me tiennent
Debout
Depuis le jour où ils ne l'étaient même pas encore
Debout
Ils me tiennent
Respirent pour moi quand l'air se fait rare
Rient pour moi quand la mer me ravale
Dansent pour moi quand ma valse est bancale
Mangent pour moi quand la vie me reprend le goût
Debout
Ils me tiennent
Dans leurs larges mains
Puissantes
Éternellement petites à mon coeur
Et leurs larges empreintes
Mordantes
Éternellement douces à mon ventre
Debout
Avec eux
Nos organes et nos rêves emboîtés
J'avance
Vers notre horizon qui recule
Et nous crie chaque seconde
Ses possibles bleutés
Debout
On se fond sans penser
Dans l'assourdissant silence de nos gènes
On s'aime
Debout
Au creux de mes nuits noires
Ils me branchent leur veilleuse
Pour que debout
Au nouveau jour qui s'offre
Je leur offre encore
Et encore
Et encore
Ma verticale



CHAGR[A]IN D'AMOUR 💝

Rien de plus vrai Rien de plus pur Rien de plus précieux Ne confirme la puissance d'un Amour Que le Chagrin d'Amour Qui lui succède....

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